mercredi 13 octobre 2010

LES DERNIERS JOURS

Les beaux jours sont là et il commence à faire chaud. Maintenant je me ballade toute la journée en short ou en maillot de bain et une vieille paire d’espadrilles aux pieds. Quand le soleil tape, il tape. Nous bronzons très vite et à la fin de l’été nous sommes vraiment noirs.
A l’époque je n’avais pas besoin de crème solaire ou autre artifice. Je n’attrapais pas de coups de soleil. Je bronzais tout de suite.
Nos vacations radio ne nous prennent pas beaucoup de temps si bien que nous passons nos journées à bouquiner et à jouer aux cartes.
C’est la belle vie.
Je rattrape le temps perdu dans le bled.
Nous écoutons la radio sur nos postes. Il faut bien qu’ils servent à quelque chose.
Comme ils sont assez puissants, nous captons des stations que les autres n’ont pas avec leurs petits transistors. A l’époque nous étions tous des fans de jazz.
Je ne ratais pas une émission de Daniel Filipacchi.
Ce n’est pas toujours très bon pour le moral quoiqu’en disent certains.
Enfin je commence à compter les jours qui me séparent de la quille. J’ai récupéré un calendrier et je coche les jours comme tout un chacun.
Au « père cent », nous avons fait un gueuleton au restaurant de Rouina.
Le « père cent » est le jour qui indique qu’il ne vous reste plus que cent jours à faire. Je commence à être nerveux. Bon dieu pourvu qu’il n’y ait pas de grèves de trains.
Au fait, j’ai oublié de vous dire que j’avais finalement acheté mon appareil photo avec mes petites économies. J’ai rendu mon paquetage commando. Ca me fait tout drôle de remettre un calot après avoir porté le béret noir pendant deux ans.
Mon voyage de retour s’est très bien passé.
Je crois que je l’ai fait sur le bateau El Djesaïr dans une cabine ou sur le pont. Je ne m’en rappelle plus.
Je me suis coltiné encore des heures et des heures de train avant de retrouver définitivement ma famille.
Inutile de vous dire la joie de mes parents qui m’avoueront, plus tard, que j’avais beaucoup changé.
L’essentiel est, malgré tout, de revenir en un seul morceau. N’est-il pas vrai ?
J’ai quand même mis plusieurs mois à m’en remettre. J’avais perdu tous mes repères.

C’EST LA VIE

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