mercredi 13 octobre 2010

LE CAMP A ROUINA

Notre nouveau dortoir est assez spacieux. Le sol est toujours en terre battue. Par contre nous n’avons plus de lits à étages mais des lits individuels : le luxe.
Bien entendu nous nous rapprochons tous de nos meilleurs potes. Je me retrouve donc naturellement à côté de G... Mon lit est installé dans le fond à gauche. J’ai récupéré ma caisse à munition de Kherba et je l’ai fixée au mur au-dessus de mon lit.
Entre nos plumards, à G… et à moi, nous avons installé une espèce de guéridon recouvert d’une vieille couverture. Il nous sert à poser bouquins, cigarettes et bidons d’eau. Quand je vois, sur une photo, l’état de propreté de mon traversin, j’en déduis que la lessive n’est vraiment pas notre affaire. Nous prenons toujours nos repas dans nos quartiers respectifs.
Les cuisines sont dans un bâtiment à part, en dehors de la cour, près de la porte sud.
Il y a très peu de travaux à réaliser. Le camp était déjà occupé par des militaires avant nous. L’entrée principale extérieure est équipée d’une barrière genre passage à niveau et d’une guérite. Quatre ou cinq postes de surveillance sont répartis autour du camp et servent pour les gardes la nuit.
A ce propos seuls les permanents au camp et la section au repos participent à la garde.
Autrement dit, entre deux opé, on nous fout la paix.
Les postes sont faits avec des sacs de sable et sont ouverts sur les quatre côtés au-dessus d’un mètre .
Le tout est agrémenté d’un toit en tôle ondulée monté sur quatre poteaux en bois.
Je me souviens avoir pris des tours de garde dans ces postes. Ces postes étant des cibles faciles, je me plaçais toujours à l’extérieur.
Entre ces postes une barrière de barbelés empêche toute intrusion.
Nous avons un poste de garde comme en métropole, pas très loin de la porte d’entrée du camp .
Il est composé de deux pièces. La première sert de bureau et la deuxième de dortoir pour les gars. Pour les gardes au camp, nous délaissons le fusil et utilisons un PM qui est plus léger et plus efficace.
C’est quand même moins stressant qu’en opération en pleine nature.
Notre première corvée, en dehors des opérations bien sûr, est de renforcer ces barbelés, un peu légers à notre avis. Nous en rajoutons une deuxième rangée et même une troisième à certains endroits. Nous les agrémentons de boites de conserve vides accrochées à l’intérieur et à mi-hauteur. C’est très efficace contre les tentatives de pénétration dans le camp la nuit. Les sentinelles balancent aussitôt une rafale de mitraillette dans la direction du bruit.
Il y a un inconvénient : les chacals et autres bestioles se font également prendre.
Côté sanitaires, rien de changé : kif-kif Kherba.
La fosse est creusée à l’extérieur des murs, côté Nord, entre deux postes de garde. Nous avons donc des latrines toutes neuves : c’est le pied.
Une autre particularité du camp : les lavabos, les douches, les cuisines et la maison principale sont alimentés en eau par un puits artésien à gros débit.
J’aurai l’occasion de vous reparler de ce puits qui deviendra très important pour nous quelques mois plus tard. Quelques arbres sont agrémentés de nids de cigognes qui n’arrêtent pas de craqueter la nuit. Au début elles nous empêchent de dormir. C’est comme tout on s’y fait.
Voilà nous avons fait le tour de la propriété.
Je vais rester plus de vingt mois dans ce camp.
Tout cela est bien joli mais, malgré notre déménagement, les opérations ne s’arrêtent pas. C’est à partir de ce camp que nous allons prendre connaissance de notre importance dans le coin.
Nous n’avons pas que de bons souvenirs de l’oued Chéliff qui passe à côté. Combien de fois l’avons-nous traversé avec de l’eau jusqu’au haut des cuisses. Toujours en début d’opération bien sûr. Le pantalon, les chaussures et le reste, suivez mon regard, sèchent sur nous en marchant.
Cet oued nous sert également de pas de tir pour l’entraînement. Bien que très bon tireur, j’étais petit par rapport à certains anciens.
C’est là que j’ai vu des gars soulever une boite de conserve à cinquante pas avec une rafale de MAT et même faire encore mouche quand elle est en l’air : « chapeau ».
Pour ma part, c’est au FM que je suis devenu très bon tireur par la suite.
C’est à Rouina que des copains m’ont montré, pour la première fois, des prises de guerre particulières : des colliers d’oreilles de fellaghas conservés dans un bocal de formol. Je pense que le formol est fourni par les deux infirmiers du camp. Bonjour les belles panoplies. Je me demande s’ils les ont gardées. Ce n’est pas le genre de collection qui m’a tenté. Je trouve qu’il faut être vicieux pour ramener de tels trophées. Par contre je regrette de ne pas avoir gardé mon béret noir. J'ai une insigne donnée par un copain.
On en a tellement « ras le bol » que l’on ne pense pas, que l’on ne veut pas, ramener des souvenirs.
Notre commandant repart pour la métropole. Il a fini son temps en Algérie. Je ne vais pas le pleurer.
Dans l’attente d’un nouveau commandant, nous héritons d’un intérimaire. C’est un lieutenant, un « deux barrettes », le lieutenant B… qui nous chapote pendant quelques temps.
C’est un jeune, assez costaud et pas emmerdant. C’est le meilleur commandant que nous ayons eu. Il reviendra au commando une autre fois dans de tristes circonstances.
C’est également à Rouina que nous nous sommes coltinés les opérations les plus coriaces.
Je commence à avoir de l’entraînement pour les marches forcées en montagne.
Je n’ai plus un poil de graisse. Quel régime !
Pas très loin de Rouina, en bordure de la N4 il y a un piton de malheur qui a été le théâtre de nos ébats à plusieurs reprises. Je crois que c’est le djebel Doui. Il culmine à 1039 mètres.
Comme il est planté au milieu de la plaine, il sert de transit aux rebelles pour rejoindre d’autres montagnes. Une particularité de ce piton : il n’y a pas un seul arbre ni un buisson dessus, que des rochers et des cailloux. Il est très abrupt côté Nord et en pente douce côté Sud.
Il n’y a pas une seule source d’eau si bien que nous n’y restons pas très longtemps : quarante huit heures en hiver et vingt quatre heures en été.
Je vous assure que nos deux bidons d’eau ne font pas long feu. En été c’est un vrai four. La réverbération du soleil sur les rochers fait grimper la température.
Il est facile de faire cuire un œuf au plat, sans plat, sur un caillou. J’ai essayé : ça marche.
Je me souviens plus particulièrement d’une opération dans ce secteur.
Comme toujours nous avons grimpé ce piton vers minuit et, bien sur, côté abrupt. Les cailloux roulent sous nos pieds et nous nous cassons la gueule à tour de rôle. Les jurons qui fusent de toute part sont à peine étouffés car il faut garder le silence.
Je ne me rappelle plus la durée de cette ascension : trois ou quatre heures sans doute.
Nous passons côté sud du piton et nous nous installons en embuscade comme d’habitude. Chacun se repose comme il peut en attendant le jour. A l’aube nous perfectionnons nos positions et nous nous planquons derrière des rochers. Le site est en pente et forme un entonnoir. Les sections se répartissent tout autour pour faire une nasse. Le silence radio est de rigueur.
Nous n’attendons pas très longtemps. Trois individus montent côté pente douce. Ils ont l’air pressé car ils allongent le pas. Ils ont des treillis.
Pas de doute ce sont des fels. N’importe comment la zone est interdite aux civils. Bien planqués nous les laissons approcher à cent ou deux cent mètres avant de leur balancer les sommations d’usage. Ils font demi-tour en courant. Le tir des FM et des autres armes ne leur laisse aucune chance.
Ils sont tous les trois abattus. Une équipe s’en approche pour éventuellement les fouiller et leur prendre leurs armes.
Surprise, ils se sont piégés. Ils ont tous les trois une grenade quadrillée dégoupillée qu’ils tiennent dans leurs mains sur la poitrine. Dans ces conditions nous n’avons pas de préjugé. A bonne distance nous tirons au fusil sur les grenades pour les faire sauter.
Le résultat n’est pas beau à voir. Il n’y a pas besoins de prendre leur pouls.
Les trois pauvres gars ont la poitrine complètement ouverte. Tout bouge encore à l’intérieur : les poumons, le foie, les intestins. Ce n’est pas joli joli. Je vous avoue que la vision de ces hommes éventrés m’a secoué et m’a marqué à jamais. Je m’en rappelle très bien. Je vous garantis qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour voir des scènes pareilles. Au début c’est très dur, après on s’y fait. Nous récupérons leurs armes et pas mal d’argent qu’ils ont sur eux. Ils ont également chacun un poste transistor.
Une autre fois, en été, j’ai crevé de soif sur cette saloperie de piton.
Comme je vous l’ai dit, à cette époque, il n’y a pas d’eau. Seule une toute petite mare subsiste mais elle se trouve pratiquement en bas du piton côté pente douce. Elle ne fait pas plus de deux mètres de large. Nous n’avons pas fait les difficiles.
Nous avons bu directement dans la mare en écartant les bestioles. Nous en profitons pour remplir nos deux gourdes : on ne sait jamais. Même une eau croupie est la bien venue.
Je me demande encore pourquoi je n’ai pas chopé le palu comme la plupart de mes copains.
C’est également sur ce piton que j’ai fait la connaissance des scorpions.
Alors que je m’apprête à m’asseoir par terre, mon pote G… m’interpelle : « tu devrais faire attention, il y a peut-être un scorpion sous les cailloux ». Du coup je retourne quelques pavés et en découvre un, blanc ,qui se faufile. Je ne lui laisse pas le temps de partir. Je l’écrase d’un coup de chaussure. J’ai eu chaud aux fesses, c’est le cas de le dire. Il faut savoir que les scorpions blancs sont les plus dangereux. Leur piqûre peut être mortelle.
J’ai remercié mon copain.
Vous pensez bien, qu’après cet épisode, j’ai toujours vérifié ou je posais mon cul.
Nous continuons nos opérations dans toute la région avec son lot d’accrochages plus ou moins importants. Pour les grosses opérations nous travaillons de concert avec la légion et les paras.
Nous avons quelques pertes dans nos rangs : pour certains la guerre est finie. Une balle a balafré un doigt de mon chef d’équipe.
Il l’a échappé belle. Depuis il n’est pas trop enthousiaste. Nous le serions à moins.
Notre nouveau commandant est arrivé. C’est un militaire de carrière qui arrive tout droit de métropole : le capitaine C…
Encore un qu’il va falloir éduquer. Nous ne mettons pas longtemps à le juger.
Il n’est pas mauvais sur le terrain mais il a un très gros défaut.
Pour lui la guerre d’Algérie c’est de la rigolade.
La suite montrera qu’il avait tort. Il part en opé avec juste un pistolet dans son étui à la ceinture. Il a le temps d’être flingué avant de dégainer.
N’oublions pas que, comme dans toute guérilla, c’est celui qui tire le plus vite qui a le plus de chance de s’en sortir.
C’est l’hiver et il ne fait pas très chaud.
Nous continuons nos opérations : rien ne nous arrête.
L’une d’entre elle était assez particulière. Comme d’habitude les camions sont passés nous prendre pour une opé de deux ou trois jours.
Avec un Half-Track devant notre convoi et un autre derrière, nous sommes partis au Nord en fin de journée. Quand les blindés nous escortent, c’est que la route n’est pas sûre du tout.
Le Half-Track est un véhicule datant de la guerre de quarante. Il possède deux roues à l’avant et deux chenillettes à l’arrière. Il a des tôles de blindage sur les côtés. Il est équipé d’une mitrailleuse 12/7. Il nous a souvent rendu service pour nos déplacements en convoi.
Dans ces cas là, les camions roulent le plus vite possible.
A l’intérieur nous jouons du tape-cul et notre tête arrive à toucher le toit. Comme les sièges sont en bois, à l’arrivée nous avons le derrière en marmelade. Nous allons encore dormir à la belle étoile. La route est plutôt en mauvais état avec des effondrements de terrain tout le long.
Les camions passent au plus juste avec, parfois, une roue arrière dans le vide. Le terrain s’est effondré au passage d’un des bahuts. Il patine et n’arrive pas à s’en sortir.
Tout le monde descend.
Nous nous étalons au-dessus de la route et mettons les FM en batterie. On ne sait jamais.
Les chauffeurs ne s’affolent pas. Un coup de chance, le camion incriminé possède un treuil à l’avant. Le câble est accroché à celui qui le précède et le bahut est sorti de son trou sans difficulté : chapeau les gars.
Quand je vous disais que nos chauffeurs étaient des bons.
Il nous est arrivé de reboucher des gros trous pour permettre le passage des camions.
Nous avons fini par arriver à destination : quelques baraquements sur un piton complètement isolé. En fait c’est une batterie de notre régiment. Il y a deux canons en position dans la cour et prêts à tirer. Etant nul en la matière je suis incapable de vous les nommer.
Quelques gars sont là. Les autres arrivent au pas de course pour nous voir débarquer avec notre barda.
Ils nous regardent tous avec intérêt car ils ont entendu parler de nous mais c’est la première fois qu’ils nous voient. Il faut dire qu’une centaine de gars qui arrive avec armes et barda ne peut pas passer inaperçu. Nos copains du piton ont pratiquement tous le chapeau de brousse sur la tête. Nous sommes logés, en vrac, dans une espèce d’écurie à même le sol en terre battue. Nos hôtes nous ont préparé un lit douillet avec de la paille. C’est la première fois que nous avons ce genre de literie. Je me suis un peu gratté pendant la nuit. Je ne connais pas la cause de mes démangeaisons. Quelques petites bestioles doivent traîner dans la paille.
Elles partiront d’elles mêmes après une bonne transpiration. Elles aiment le confort mais ce n’est pas sur nous qu’elles l’auront.
Nous ne dormons pas bien longtemps : réveil à une heure trente pour un départ à deux heures. Là aussi nous sommes gâtés. Nous avons du café bien chaud avant notre départ. C’est le luxe : merci les gars. Une visite comme celle-là, de temps en temps, remet les pendules à l’heure. Après notre passage et avoir discuté avec nos hôtes d’une nuit , ils sont tous très contents de se trouver sur leur piton.
Nous sommes déjà fin décembre 1959 et les fêtes de fin d’année arrivent avec son lot de figures des mauvais jours. Nous pensons à notre famille et à nos amis de métropole. Nous avons un peu le cafard de ne pas participer à leurs festivités. Le moral n’est pas terrible mais ça passera comme le reste.
Le réveillon de Noël est là et nous nous organisons pour le fêter dignement.
Beaucoup d’entre nous reçoivent des colis de métropole. Dans notre section nous partageons tout car certains sont oubliés. Je me souviens avoir reçu un colis de la mairie de mon village. A qui les saucissons, les pâtés, les rillettes sans oublier les fois gras, les confits, les bouteilles de vin. Nous allons faire bombance.
Je ne me souviens pas avoir décoré notre hangar avec des guirlandes. Le réveillon s’est poursuivi tard dans la nuit et nous avons « cassé la gueule » à quelques bouteilles.
Le lendemain matin nous avons une surprise que seule l’armée sait organiser. Tout le monde debout : départ dans une heure pour une opération de décrassage.
Merde, ils nous fouteront jamais la paix, même le jour de Noël. Pas de camion. Nous sommes partis du camp à pieds. Après avoir traversé l’oued Chélif dans la flotte comme d’habitude, nous avons ratissé les contreforts des montagnes.
Certains ont la figure vraiment en biais : dure, dure. Nous nous sommes traînés toute la journée.
Qu’à cela ne tienne, en rentrant nous avons fini les restes rien que pour emmerder le monde.
C’est beau d’être jeune.
Bien contant d’avoir veste fourrée, djellaba et caleçon long pour nos nuits à la belle étoile. Bien emmitouflé dans la djellaba, nous finissons par nous réchauffer. Elle est en laine et très épaisse, de couleur marron parsemée de fils jaunes. Elle est ample si bien que nous arrivons même à y planquer notre cigarette pendant notre garde la nuit. Pourquoi cacher la cigarette me direz-vous ?
Il faut savoir que le bout rouge incandescent peut se voir de très loin par un œil entraîné. Comme la djellaba est assez longue, nous la ceinturons à la taille. La ceinture est garnie de cartouchières et d’un bidon d’eau. La djellaba possède une capuche très grande. Nous ne la quittons pas l’hiver, surtout pour dormir. Nous essayons de trouver un coin pas trop caillouteux. Nous enlevons la ceinture. Nous gardons notre arme sous le coude. Nous nous mettons en chien de fusil de manière à être totalement enveloppés. Nous rabattons la capuche sur la figure et ne gardons qu’un petit trou pour respirer.
Personnellement, je préfère garder mes pataugas aux pieds. Elles tiennent chaud et, en cas de besoin, il est plus facile de se déplacer très vite, surtout quand il y a des cailloux.
Bien qu’étant très bon dormeur, je ne me souviens pas avoir passé de très longues heures de sommeil sur le terrain. Je ne dormais que par tranches horaires, tout au plus quatre à cinq heures par nuit.
De temps en temps, le dimanche quand nous sommes là, une petite excursion dans Rouina nous détend un peu. Cette escapade n’arrive pas souvent car, si des gars sont en opé, les autres sont consignés au camp. Nous nous tapons un ou deux pastis, voir plus, dans le seul bistrot du village.
La tenancière est une européenne très sympa. J’aurais l’occasion d’en reparler.
La police militaire est souvent organisée par notre unité. Trois ou quatre gars patrouillent en ville pour éviter les débordements.
La plupart du temps ils sont devant la porte du seul bordel du patelin. Et oui, il y a un bordel à Rouina, tenu par de jeunes Algériennes. Elles ont des clients et il y a la queue dehors. Il faut vraiment en avoir envie car les maladies vénériennes, chaude-pisse et compagnie, sont fréquentes dans ces maisons non contrôlées.
Je crois que j’ai oublié de vous dire qu’il y avait une autre unité militaire juste à l’entrée du village. C’est une compagnie de blindés spahis. Ils sont équipés de half-tracks, chars et autres engins. J’ai eu l’occasion de les croiser sur le terrain. Avant l’apparition des véhicules motorisés, les spahis étaient surtout composés d’unités à cheval.
La plupart de ces régiments se sont reconvertis en unités motorisées.
En général ils se planquent avec un char à mi-pente d’un piton pour surveiller tout un secteur pendant une opération et n’hésitent pas à tirer au canon si nécessaire.
Je vous parlerai également d’un spahis qui m’a accompagné dans un périple de pure folie.
Ce mois de janvier 1960 est riche en évènements.

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